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Gustave Moreau
29 avril 2008

Gustave Moreau et la critique

Huysmans est, en effet, à la suite de Baudelaire, dans la lignée des écrivains-critiques d’art qui débusquent les talents. Un œil et une plume.
Tout au long de son existence, il témoigne d’un intérêt constant à Gustave Moreau. Si l’on sait que les deux hommes se rencontrèrent en 1885 par l’intermédiaire de Jean Lorrain, la rencontre véritable se noue à travers les œuvres que Moreau expose et dont Huysmans se fera le chantre admiratif tant dans ses romans que dans ses critiques d’art. L’intérêt que Huysmans porte à Moreau commence tardivement dans la carrière du peintre. C’est en effet en 1880, au moment où Moreau expose pour la dernière fois au Salon, que Huysmans va se faire, dans Le Salon officiel de 1880 repris dans L’art moderne, son premier recueil de critiques d’art publié en 1883, le commentateur d’Orsay), le fleuron de cette exposition.
Centré autour de l’évocation de Salomé (Los Angeles, The Armand Hammer Musuem) et de L’Apparition (Paris, musée du Louvre, département des arts graphiques, fonds du musée d’Orsay) des deux oeuvres que Moreau y expose : Hélène (aujourd’hui non localisée) et Galatée (Paris, Musée d’Orsay) qui avaient été exposés au Salon de 1876, le chapitre V d’A Rebours, publié en 1884, et dont le manuscrit figurera dans cette exposition, compte parmi les pages les plus fameuses de cette célébration de Moreau par Huysmans. Des Esseintes, le héros aristocrate de son roman, incarne ici l’esthète décadent qui fait de Gustave Moreau son artiste de prédilection. D’autres romans tels La Cathédrale ou Là-Bas sont aussi l’occasion de célébrer de manière plus fugitive Salomé.
En 1886, Gustave Moreau expose à la galerie Goupil située rue Chaptal ses illustrations des fables de La Fontaine commandées par le collectionneur marseillais Antony Roux ainsi que six aquarelles. Cette exposition va donner lieu à un texte publié en 1889 dans Certains, le deuxième recueil d’écrits sur l’art de Huysmans. Après son désaveu du naturalisme, il fait la part belle au symbolisme : Gustave Moreau, Puvis de Chavannes, Félicien Rops. Dans ce texte, il revient, comme dans A Rebours sur le caractère intemporel de l’art de Gustave Moreau, ainsi que sur sa propension à faire rêver le spectateur.
En 1894, une tapisserie est commandée par l’Etat à Gustave Moreau. Exécutée par la manufacture des Gobelins en 1895, cette tapisserie, intitulée Le Poète et la Sirène, aujourd’hui conservée au mobilier national, est présentée à l’exposition universelle de 1900. En 1902, cette tapisserie fait l’objet d’un commentaire de Huysmans dans un article intitulé « Les Gobelins » publié dans De Tout. Ce texte, publié quatre ans après le décès de Moreau, témoigne de la fidélité de Huysmans à la mémoire du peintre.

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